jeudi 16 juin 2011

STOMPER 98 - CHAOS (4 SKINS COVER)





Stomper 98 est un groupe de Oi! Allemand formé en 1998, qui appartient à la mouvance SHARP et qui a publié 5 albums et 5 split.  Cette vidéo est tiré du DVD "10 Years Birthday Bash" qui célébrait leur 10 années d'existence. Cette chanson est une reprise des 4 skins dont voici les paroles:





Do you remember in 1969?
Seeing all the skinheads standing in a line
Foaming at the mouth, Waiting for a fight
High boots, cropped hair, what a fuckin sight

Come back of the skinhead
come back of the boot
People that we don't beat up
We're gonna fucking shoot
We are the new breed, we will have our say
we are the new breed, we ain't gonna die

Trouble east London
Trouble in the street
On the street corners
Where the gang still meets
Talking about the weekend
What they're gonna do?
If you aint careful
They are gonna do you!

Come back of the skinhead
come back of the boot
People that we don't beat up
We're gonna fucking shoot
We are the new breed, we will have our say
we are the new breed, we ain't gonna die

Chaos in the city
Civil war now
Skinheads taking over
Like skinheads know how
Skinhead with his boots on
Nobodys fool
Skinheads taking over
Chaos is the rule!
Chaos, chaos, chaos - dont give a toss
Chaos, chaos, chaos - dont give a toss!

Do you remember in 1969?
Seeing all the skinheads standing in a line
Foaming at the mouth, Waiting for a fight
High boots, cropped hair, what a fuckin sight

Come back of the skinhead
come back of the boot
People that we don't beat up
We're gonna fucking shoot
We are the new breed, we will have our say
we are the new breed, we ain't gonna die

Chaos, chaos, chaos - dont give a toss
Chaos, chaos, chaos - dont give a toss!




Vous souvenez-vous en 1969?
En voyant tous les skinheads se tenant en ligne
L'écume à la bouche, en attendant un combat
Boots, cheveux rasés, quel spectacle putain

Le retour des
 skinheads
Le retour des boots
Les gens que nous n'avons pas battu
Nous allons tirer putain
Nous sommes la nouvelle génération, nous aurons notre mot à dire
nous sommes la nouvelle génération, nous ne vais pas mourir
Trouble dans l'est de Londres
Trouble dans la rue
Sur les coins de rue
 le gang répond toujours
Parler de ce week-end
Qu'est-ce qu'ils vont faire?
Si vous ne fait pas attention
Ils vont te faire!

Le retour des
 skinheads
Le retour des boots
Les gens que nous n'avons pas battu
Nous allons tirer putain
Nous sommes la nouvelle génération, nous aurons notre mot à dire
nous sommes la nouvelle génération, nous ne vais pas mourir
Chaos dans la ville
La guerre civile aujourd'hui
Les Skinheads parlent toujours
Comme les skinheads savent le faire
Les Skinheads ont mis leurs boots
Personne n'est fouSkinheads parlent toujoursLe chaos est la règle!
Chaos, le chaos, le chaos - ne donnent pas le lancement
Chaos, le chaos, le chaos - ne donnent pas le lancement!
Vous souvenez-vous en 1969?
En voyant tous les skinheads dans une file
L'écume à la bouche, en attente d'une lutte
Bottes, cheveux coupés court, quel spectacle putain
Le retour des skinheadd
Retour des  boots
Les gens que nous n'avons pas battu
Nous allons tirer putain
Nous sommes la nouvelle génération, nous aurons notre mot à dire
nous sommes la nouvelle génération, nous ne vais pas mourir
Chaos, le chaos, le chaos - ne donnent pas le lancement!
Chaos, le chaos, le chaos - ne donnent pas le lancement!

samedi 4 juin 2011

JOE GIBBS - AMALGAMATED PRODUCER

 Joel Gibson – alias Joe Gibbs – (décidément, les Joel semblent avoir la cote dans la production musicale jamaïcaine) est né à Montego Bay, en Jamaïque, en 1945. Vers 20 ans, il décide de bouger aux Etats-Unis pour être formé et travailler comme ingénieur électronique. Sa formation terminée, il retourne en Jamaïque pour ouvrir son propre magasin d’électronique, spécialisé dans la réparation de télés. C’est dans ce même magasin – au 32 Beeston Street à Kingston - qu’il commence à vendre des disques.
En 1967, lassé de simplement distribuer les productions des autres, il commence à enregistrer ses premiers artistes à l’arrière de son magasin à l’aide d’un simple studio deux pistes. C’est à cette date qu’il rencontre Lee Perry qui vient tout juste de quitter Coxsone qui refusait de lui créditer les titres qu’il avait produit.
En 1968, Joe Gibbs créé deux labels : Amalgamated Records etTestimony. Ce dernier, plutôt méconnu, sort uniquement des productions pour cul-bénis chrétiens (du gospel notamment). Le premier, en revanche, a beaucoup plus d’impact et va même jusqu’à attirer les oreilles de Trojanqui signe avec lui un premier contrat pour distribuer ses productions en Angleterre. Mais, à ce sujet, Joe Gibbs semble plutôt amer… Voici ce qu’il déclarait dans une interview accordée à Libération le 5 septembre 2002 : « Tout en faisant ami-ami avec les musiciens, ils ne nous donnaient pas l'argent qu'ils devaient, et à notre tour nous ne pouvions pas rétribuer les artistes. Le résultat, c'est que nous, les producteurs, passions pour des voleurs. Ils menaient la belle vie avec l'argent des grosses ventes, ensuite ils sabordaient la boîte : «Banqueroute !» » C’est sûrement vrai, mais ceci dit, je ne pense pas que les producteurs jamaïcains avaient besoin des distributeurs anglais pour entuber les artistes…
            En 1966, Joe Gibbs sort son premier single (sur Amalgamated Records) : Be Good en face A et Hold Them en face B, deux titres créditésRoy ShirleyHold Them, une petite bombe musicale, est considéré par certains comme le tout premier titre rocksteady de l’histoire (mais bon, chacun semble avoir réalisé le premier rocksteady !) D’abord enregistré sur un riddim ska, Roy Shirley aurait préféré ralentir le rythme pour qu’il colle mieux au chant. La première session de Roy Shirley chez Joe Gibbs se fait en compagnie de Ken Boothe et de Slim Smith qui finissent par lâcher l’affaire… Certains disent qu’ils n’accrochaient pas à ces sonorités nouvelles… Mouais, pas convaincu quand on regarde leur carrière ! L’hypothèse la plus probante est que Slim Smith comme Ken Bootheétaient déjà bien ancrés dans la scène musicale jamaïcaine et qu’ils n’avaient guère besoin du petit Roy pour affirmer leur indéniable talent, d’autant que l’un comme l’autre entamaient alors une carrière solo (Slim Smith se détachait petit à petit des Uniques et Ken Boothe développait sa carrière solo à Studio One.) Quoi qu’il en soit, malgré l’absence de ces deux futurs pontes du genre, le titre n’en demeure pas moins une tuerie qui décroche un succès fou et qui traverse l’atlantique pour sortir en Angleterre sur le label Doctor Bird de Graeme Goodall.






De son côté, Lee Perry ne se contente pas seulement d’aider Joe Gibbs à la production, mais enregistre aussi pour lui quelques titre dont l’excellent et très célèbre I’m The Upsetter, en 1968. Beaucoup d’autres artistes vont être produit par Joe Gibbs pendant l’ère rocksteady, notamment le jeune Errol Dunkley qui va lui donner des hits magnifiques et à succès comme Please Stop Your LyingYou’re Gonna Need Me etScorcherStranger Cole & Gladdy (Just Like A RiverSeeing Is Knowing),The Versatiles (Trust The Book), Keith Blake (le superbe Musically) lui offrent aussi des titres saisissants qui lui assureront une place de choix comme producteur.
Qui plus est, Joe Gibbs disposent de musiciens de premier choix : Tommy Mc Cook (saxophoniste), Johnny Dizzy Moore (trompettiste), Vin Gordon(tromboniste) et, surtout, Lynn Taitt et ses Jets. Ce dernier, fraîchement débarqué de Trinidad est un des meilleurs guitaristes que comptera la Jamaïque. D’abord artiste à touristes, Joe Gibbs lui permet d’entamer une carrière bien plus intéressante et sincère avec ses Jets (Bryan Atkinson à la basse, Lynford Brown à la guitare, Joe Isaacs à la batterie,Gladstone Anderson au piano, Ike Bennett à l'orgue, Headley Bennettau saxophone et Bobby Ellis à la trompette.)
Devant la qualité des productions de Joe Gibbs, les Anglais d’Islandcréent Almagamated UK, en avril 1968, pour les sortir en Angleterre. Mais c’est surtout dans l’explosion de créativité qu’est la naissance du early reggae en 1968-1969 que Joe Gibbs va se distinguer. C’est lui en effet qui va révéler The Pioneers, l’un des groupes les plus importants de cette période. Le groupe avait déjà enregistré pour lui en 1967 (Gimme Little Loving), mais c’est le Long Shot qui, en 1968, va le propulser vers le succès et lui faire grimper les charts jamaïcaines. En 1969, Leslie Kong le réenregistrera sous le nom de Long Shot Kick The Bucket, sorte de suite du Long Shot de chez Joe Gibbs qui ira jusque dans les charts anglaises pour faire danser les skinheads (et aura davantage de succès que celui de Joe Gibbs). The Pioneers ne s’arrêteront pas à ce succès et donneront à Joe Gibbs d’autres petites perles : JackpotNo Dope Me PonyThings Got To Change et Tickle Me For Days.
D’autres artistes vont également s’illustrer dans ce nouveau genre chez Joe Gibbs. C’est le cas, notamment, de Nicky Thomas dont le Love Of The Common People intègre le top 10 des charts anglaises en 1970. On peut aussi citer, Ken Parker (It’s Alright), Ernest Wilson (Private Number), Tyrone Taylor (Delilah), The Soulmates (Them A Laugh And A Kiki), The Young Souls (Why Did You leave Me), Peter Tosh (Them A Fi Get A BeatenMaga Dog), etc.
Là aussi, une fois de plus, Joe Gibbs dispose d’excellents musiciens pour backer ses artistes. Les Hippy Boys sont les principaux, bande composée de Llyod Charmers au chant et au keyboard, d’Alva Reggie Lewis à la guitare, de Glen Adams à l’orgue, d’Aston Family Man Barrett à la basse et de Carlton Barrett à la batterie.
Mais, entre temps, en 1969, Lee Perry met fin à sa collaboration avec Joe Gibbs pour fonder son propre label, Upsetters. Joe Gibbs se tourne alors vers un certain Winston Holness, qui sera plus tard connu sous le nom de Niney The Observer, l’un des plus talentueux producteurs jamaïcains des années roots.
Dans la foulée, il crée aussi trois nouveaux labels : JogibShock etPressure Beat (qu’il destine principalement à sortir des titres politiques, engagés ou adressés à ses ennemis). Il ouvre également un nouveau magasin de disques – le New York Records Mart – au 11 South Parade, à Kingston, et acquiert son propre studio au 17 Burns Avenue.










- 4 -
 
            En 1972, Joe Gibbs commence à travailler avec l’ingénieur du sonErrol Thompson. Ce dernier venait tout juste de quitter le studio Randy’s de Clive Chin et était donc tout disposé à bosser avec lui. Cette collaboration va faire des ravages (au sens positif du terme, of course !) et leur vaudra le prestigieux surnom de The Mighty Two (les Deux Puissants). Ils commencent par déménager – une fois de plus ! – le studio au 20 North Parade, toujours à Kingston. Ensemble, ils vont sortir plus d’une centaine de hits qui grimperont jusqu’à la première place dans les charts jamaïcaines. A propos de cette association, Joe Gibbs disait (dans une interview accordée à L’Humanité) : «  Joe Gibbs n'existe pas sans Errol T. On travaille à deux. Je lui donne le concept, il fait la réalisation. Je viens souvent pour les voix. Lorsque Dennis Brown enregistrait, tout le monde s'écrasait, parce qu'il était une star. Il fallait que je sois là pour dire : «Tst, man, tu me la fais pas. Tu crois que tu peux t'en tirer avec ça ? Retourne au micro, on n'a pas commencé !» »
Ils montent un groupe de studio, The Professionals, avec quelques unes des grandes pointures instrumentales de l’île : Robbie Shakespeare à la basse, Sly Dunbar à la batterie et Earl Chinna Smith à la guitare.
Sous la houlette de ce génial duo et sous les notes de ces musiciens de renom, beaucoup d’artistes vont défiler au studio pour enregistrer. C’est le cas de Dennis Brown qui, en 1972, enregistre Money In My Pocket sur le label Joe Gibbs Record Globe, un titre qui se vendra à plus de 100 000 exemplaires dans la petite île de la Jamaïque.

             En 1975, Joe Gibbs acquiert enfin un studio 16 pistes et déménage (encore !) au 24 Retirement Crescent. C’est l’occasion pour lui de créer encore de nouveaux labels : Crazy Joe, Reflections, Belmont, Town & Country (sic!), Heavy Beat, Heavy Duty, Joe Gibbs Roots Sound, Joe Gibbs Ultra Sound.
A cette date, l’early reggae a laissé place à un nouveau genre qui tend à se définir de plus en plus : le reggae roots. Une fois de plus, Joe Gibbsest de la partie, mais il y aura une place moins importante. Pour autant, les grands noms du roots défilent chez lui et son acolyte : Dennis Brownest toujours là (Ghetto GirlLove Has Found It's WayI’m Coming Home),Jacob Miller (Keep On KnockingI’m A Natty), Gregory Isaac (Babylon Too Rough), The Mighty Diamonds (Ghetto LivingJust Like A River,Identity), Sylford Walker (Burn BabylonJah Golden Pen), Glen Washington (Rockers A Nuh Crackers), Barrington Levy (My Woman),Cornel Campbell (Boxing Around), Delroy Wilson (Pretty Girl), Black Uhuru (Rent Man), Dean Fraser (LP Black Horn Man), Beres Hammond(LP Just A Man).
The Mighty Two surfent aussi sur la vague deejay en produisant des artistes comme Big YouthRanking JoePrince JazzboDillingerI Royet Clint Eastwood.
            Dans les années 70, l’un des groupes phares de Joe Gibbs estCulture dont le premier single, My Time, sort sur le label Belmont. En 1977, il sort aussi See Them A Come et Two Sevens Clash. Ce dernier se vend comme des petits pains en Jamaïque et encourage Joe Gibbs à produire le premier LP du groupe qu’il intitule très originalement Two Sevens Clash. Ce premier opus donne au groupe sa renommée internationale. Malheureusement, les gars de Culture finissent par se brouiller avec Joe Gibbs qu’ils abandonnent pour se réfugier chez Duke Reid à Treasure Isle.
Après avoir lancé Culture sur la scène internationale, les Mighty Two y lancent Dennis BrownWords Of Wisdom (1978), The Visions(1979) et SpellboundDennis Brown finira par signer sur le label britannique A&M Recordsavec qui ils travaillent depuis 1972, comme nous l’avons vu plus haut. Entre 1978 et 1980, ils produisent ainsi trois LPs du chanteur : le superbe (1980). Les trois seront des grands succès et
            Actif dans le roots, Joe Gibbs et Errol Thompson savent aussi exploiter les autres vagues musicales alors en vogue sur l’île. En produisant des artistes comme Ruddy ThomasMarcia AitkenTyrone Taylor et Wayne Wade, ils se taillent une place dans le lover rock. En 1977, les reprises du I’m Still In Love de Alton Ellis par Marcia Aitken,Althea & Donna (Uptown Top Ranking), Trinity et Dillinger font des tabacs.
Le dub aussi est loin d’être oublié par les Migthy Two qui sortent des petits bijoux du genre avec des LPs comme Serial DubEarthquake Dub(1976) et la formidable série de 4 LPs African Dub (trois en 1978 et un en 1981).
Les années 80 et 90 seront moins productives pour Joe Gibbs, sans pour autant lui être totalement vides. En 2000, il retrouve du succès avecSomeone Loves You Honey de JC Lodge. Mais ce dernier porte plainte pour n’avoir touché aucunes royalties sur son titre. L’affaire va au tribunal et Joe Gibbs est condamné à payer une somme faramineuse qui n’est pas sans ruiner son entreprise.
Au début des années 2000, il relève la tête et réédite une partie de son catalogue, notamment sur le label Rocky One de son fils.
Sa carrière prend fin le21 février 2008, date à laquelle il meurt d’une crise cardiaque.


Guillaume
(Aggromoon n°3)