jeudi 28 avril 2011

LOS FASTIDIOS - INTERVIEW

Los Fastidios pour notre deuxième fête, on y a vraiment pensé. Mais les camarades italiens seront en studio en Allemagne durant le mois de novembre. Alors, à défaut de les voir tout de suite, on se consolera en lisant cette petite interview que l’on doit à Arno Ska War/Bolchoi. Et puis, ce n’est que partie remise. Au mois d’avril prochain, Los Fastidios fait une tournée en France, ils passeront à Bordeaux, à Rennes et à Paris, très certainement les 12, 13 et 14 avril, à la demande expresse des sections RASH locales.

Barricata: Peux-tu nous faire un résumé rapide de l’évolution des Los Fastidios depuis 1991?
Enrico: Le groupe s’est formé à Vérone en 1991, à mon initiative. Dans la première formation (une démotape et deux eps), j’étais à la basse. Ma femme Alessia (qui travaille aujourd’hui dans le magasin et label KOB Records) et trois autres garçons jouaient avec moi. En 1995, ils ont quitté le groupe à cause des gros problèmes avec les fascistes (aggressions, menaces). Sebi et Mendez (guitare et basse de Derozer) sont arrivés, ainsi qu’Andrea (le batteur qui jouait avec nous depuis une année). Le groupe a commencé à bien travailler. On a fait beaucoup de concerts dans toute l’Europe, 2 albums, 3 Eps, beaucoup de participations à des compilations, etc.
Au bout de 6 ans, en 2001, nous avons décidé ensemble de changer la formation parce qu’aujourd’hui, il est vraiment difficile de s’occuper des deux groupes. Los Fastidios comme Derozer marchent très bien et ont beaucoup beaucoup d’engagements en Italie et à l’étranger. Depuis la mi-août, nouveau line-up, avec des membres des Oversight & Inerdzia (deux jeunes groupes de Padova).
La nouvelle formation, c’est donc: Enrico (voix), Paolo (guitare & choeurs), Filippo (guitare & choeurs), Eléna (basse & choeurs) et Giacomo (batterie & choeurs).
En ce moment, nous travaillons sur un album qui sortira en décembre 2001.

Barricata: Quel est ton bilan de 10 ans de Los Fastidios?
Enrico: Un excellent bilan. Quand j’ai commençé il y a 10 ans, je n’aurais jamais imaginé être encore ici aujourd’hui. Nous avons vécu des moments très difficiles, mais surtout des grosses satisfactions…Cette expérience a été vraiment importante dans ma vie. Il y a dix ans, en Italie, la scène street skinhead antifasciste ne représentait pas grand chose. Je pense que des groupes comme Los Fastidios ont contribué à réveiller le mouvement, qui aujourd’hui se porte bien. Je suis vraiment satisfait car notre musique et nos messages touchent un public plus jeune que dans le passé. Nous comptons beaucoup sur les nouvelles générations. Notre public est fantastique, et on s’est fait beaucoup d’amis. Il y a des gars qui font beaucoup de kilomètres pour nous suivre, et pour nous, tous les fans de Los Fastidios sont de la bande, ni plus ni moins que les autres membres. C’est une grande Brigata Fastidiosa internationale.
En ce qui concerne le bilan de notre production discographique, pour nous, c’est incroyable de penser que notre dernier album “Contiamo su di voi!” est arrivé à 8000 copies vendues!

Barricata: Vous êtes considéré comme un groupe streetpunk/oi, qu’en pensez-vous, quelle est votre relation à la culture skinhead?
Enrico: Nous définissons notre musique comme streetpunk/oi!
Par rapport à la question skinhead, moi je suis skinhead, comme Sebi (l’ancien guitariste), Paolo (le nouveau guitariste) et Elena (la bassiste) qui est une skingirl. Nous avons beaucoup de contacts et nous supportons beaucoup de groupes/colletifs S.h.a.r.p. et R.a.s.h. dans le monde.Notre public est composé pour une grande part de skins. Donc, il y a beaucoup de liens entre le monde skinhead et Los Fastidios. Seulement, nous défendons le vrai spirit skinhead: prolétaire, antiraciste et antifasciste.

Barricata: De quoi parlez vous dans vos chansons?
Enrico: De notre vie, de tout ce que nous faisons habituellement, des expériences les plus importantes comme les manifestations, la lutte contre le fascisme, le racisme et le capitalisme, le droit d’avoir des places libres comme les squats, les problèmes liés au travail, etc. jusqu’aux situations les plus légères comme les week-ends, le football, les scooters, etc.

Barricata: Cette scène est-elle développée en Italie? Vue de France, elle parait en pleine forme, avec des groupes comme FFD, Senza Sicura, Klasse kriminale...
Enrico: Oui, c’est une bonne période pour le mouvement punk & skin italien, il y a beaucoup be bons groupes, labels, fanzines. Il y a aussi beaucoup de concerts et le mouvement est plus uni que dans le passé.

Barricata: Quelles sont vos relations avec le reste de la scene Oi & Ska internationale?
Enrico: Nous avons beaucoup de contacts avec les groupes, les labels, les fanzines, les radios, etc. Nous avons joué avec beaucoup de oi! & ska bands et dans beaucoup de pays européens comme l’Allemagne, la Suisse, l’Autriche, la Pologne, la République Tchèque, la France, la Norvège. L’an passé, nous avons aussi joué au Canada.

Barricata: Vous êtes un groupe engagé, clairement antifasciste. Cet engagement militant va-t’il plus loin que la simple lutte antifasciste et antiraciste?
Enrico: Nous sommes très engagé dans la vie politique de nos villes respectives. Moi, je suis membre d’un colletif de Vérone qui s’appelle Porkospino et je collabore avec un squat de Vicenza (le Ya Basta). Depuis dix ans, Los Fastidios soutient les squats italiens, la cause zapatiste. Mais il est vrai que nous sommes surtout concentrés sur l’antifascisme et l’antiracisme parce que la région où nous habitons est infesté de boneheads et de fascistes.

Barricata: Quelle est votre analyse des récents événements de Gênes?
Enrico: J’étais à Gênes ces jours là. Des jours incroyables, des choses et des images que je n’aurais jamais pensé voir! Mais auxquelles nous pouvions pourtant nous attendre avec la police d’un gouvernement quasi fasciste comme celui d’aujourd’hui.

Barricata: Tu tiens un magasin de disque et tu as un label (KOB record). Les deux sont gérés de manière alternative, peux- tu nous expliquer exactement tes activités?
Enrico: J’ai décidé d’ouvrir mon magasin de disques (KOB Records – Kontro Ogni Barriera Records) en 1996 parce que je voulais qu’on puisse trouver dans ma ville de la musique oi!-punk-ska. Je voulais défendre ces genres de musique, c’est pour la même raison que j’ai décidé courant 1998 de créér aussi un label, qui porte le même nom que le magasin. Après 5 ans d’ouverture, le magasin marche bien. Avec mon label, on en est déjà à plus de 50 productions. Mais la plus grande satisfaction, c’est que beaucoup de jeunes ont eu la possibilité de s’intéresser à notre scène et d’apprendre ainsi que le punk n’a pas été inventé par les Green Day!!!

Barricata: Quelle est votre actualité?
Enrico: Nous serons en studio en novembre pour enregistrer le nouvel album qui sortira en décembre chez KOB Records et Mad Butcher Records en LP/CD et chez Rock’n’roller Records en cassette. Nous ferons des concerts en Suisse, Allemagne et Pologne. A partir de janvier débutera notre tour en Italie et dans toute l’Europe pour la promotion du nouvel album. En avril, nous serons en France, où nous avons beaucoup d’amis.

Barricata: Un mot de la fin, des salutations?
Enrico: Merci beaucoup pour cette interview. Un grand salut à toi et à tous les camarades français. On vous attend à nos concerts en France pour chanter, danser et boire ensemble. Hasta siempre!!!

Los Fastidios: biographie officielle

Los Fastidios est aujourd’hui un des groupes phares de la scène streetpunk européenne.
Nés à Vérone fin 1991, les Fastidios, dirigés par Enrico (fondateur du label italien KOB Records) sortent une cassette démo en 1992 puis s’imposent sur la scène avec leur premier single “Birra, Oi! E Divertimento”, EP épuisé en quelques mois seulement, avec lequel le groupe récolte un grand nombre de bonnes appréciations en Italie tout comme à l’étranger.
En octobre 1995, après la sortie du second EP “Banane e Scarponi”, Sebi et Mendez, déjà respectivement guitariste et bassiste du groupe Punk-Rock de Vicenza Derozer, intègrent Los Fastidios. Le groupe continue ainsi sa grande ascension dans le circuit streetpunk italien et étranger grâce notamment au premier album “Hasta la Baldoria” en 1996 (split divisé avec F.F.D. de Parme), au EP “Oi! Gio” en 1997, mais surtout grâce aux nombreux concerts effectués aussi bien Italie qu’en Europe.
En septembre 1998, c’est le deuxième album “Contiamo Su Di Voi!” qui voit le jour, produit par KOB Records en collaboration avec le label allemand Mad Butcher Records et le label polonais Rock’N’Roller. En moins de trois ans, “Contiamo su di voi!” s’est vendu à plus de 8000 exemplaires.
En l’an 2000, respectivement en janvier et en avril, sortent deux nouveaux singles: “Radio Boots” et “Fetter Skinhead”; ce dernier étant un split avec le groupe allemand Stage Bottles, dont Olaf, le saxophoniste est l’invité spécial sur un morceau des Fastidios. Durant la tournée européenne de Los Fastidios en 2000, Olaf fut même l’invité permanent sur scène.
En 2001, sort le CD “1991-2001, Ten years tattooed on my heart”, qui est un hommage aux dix années d’activité de Los Fastidios. Ce CD contient donc tous les singles du groupe, des morceaux sortis uniquement sur compilations, ainsi que deux titres live. Presque simultanément survient un important changement de formation avec l’arrivée dans le groupe de visages déjà connus de la scène européenne, puisqu’il s’agit de membres des deux groupes padouans Oversight et Inerdzia. Donc à partir de maintenant, Paolo (guitare/chant), Filippo (guitare/chant), Elena (basse/chant) et Giacomo (batterie/chant) vont jouer aux côtés d’Enrico (chant).

Ces dernières années, Los Fastidios a accompli de nombreuses tournées qui ont emmené ses membres à travers toute l’Italie, mais également en Allemagne, France, Norvège, Suisse, Autriche, République Tchèque, Pologne, et Canada, d’où ils n’ont rapporté que d’excellentes appréciations.
Le groupe a partagé l’affiche avec des groupes du calibre d’Angelic Upstarts, Red London, Business, UK Subs, DR Ring Ding, Klasse Kriminale, Zona A, Harries, Stage Bottles, 8°6 Crew, Ex-Cathedra….

Le son de Los Fastidios est un streetpunk mélodique puissant qui allie des sonorités Punk-Oi! anglaises classiques des 80’s à des rythmes skankants, le tout chanté en italien. Les textes parlent des situations de la rue les plus festives aux problèmes plus sérieux et engagés qui plongent dans le social, comme les luttes contre toutes formes de discrimination, pour les centres autogérés….
Durant ces dernières années, Los Fastidios a soutenu un grand nombre d’initiatives antiracistes et de causes sociales en participant à divers concerts avec des récoltes de fonds pour le Chiapas, pour les dockers de Liverpool, contre le racisme…


Tiré de Barricata n°8 (Février 2002)

dimanche 3 avril 2011

SKINHEAD ATTITUDE (2003) - DOCUMENTAIRE


Réalisé par : David Schweizer
Date : 2003
Genre : Documentaire
Synopsis : A travers l'histoire de Carole, jeune skingirl, le réalisateur tente de raconter la véritable histoire des skinheads.
Avis personnel : "Skinhead Attitude" est un des rares films existant sur la véritable histoire du mouvement. Ce film donne également la paroles à des personnes importantes de la scène telles que Roddy Moreno (The Oppressed), Jimmy Pursey (Sham 69) ou Laurel Aitken. Néanmoins, le réalisateur ne semble pas prendre position et le film me paraît encore trop centré sur les boneheads.